La réponse en fréquence (tu vois ce que c'est): obtenir une réponse en fréquences parfaite implique avoir une réponse en fréquences la plus plate possible.
Ca c'est la théorie, mais suivant le niveau et la courbe cible visée, l'égalisation est susceptible de changer, toute simplement parce que l'oreille n'a pas une courbe de réponse régulière en fonction du niveau. Donc plus il y a de niveau, plus tu dois creuser vers 2.5Khz. de même, si tu mesures en salle, les réflexions pouvant être comptabilisées par la mesure, et les aigus étant moins bien réfléchis que le grave, tu vas avoir tendance à trop pousser l'eq dans l'aigu. Dans ce cas là, il faut un aigu qui chute à la mesure. Note: Le cerveau a tendance à retenir davantage les sons directs que les sons réfléchis, ce qui rentre donc dans le processus de ta perception de la réponse en fréquences. Il ne faut donc pas toujours se fier à la mesure en créant une courbe plate, car dans le cas présent dans une salle, ton oreille percevra une réponse avec trop d'aigus. D'où l'importance de toujours finir le calage à l'oreille. Un simple shelving permettra de remettre les choses en place. Ceci dit, quelqu'un qui a de l'expérience, en connaissant le volume de la salle et les taux de réverbération pour chaque bandes de fréquences peut arriver à anticiper le problème.
Car il faut avoir dans la fenêtre, au minimum une période associée à la fréquence d'intérêt. En d'autres termes, si tu veux pouvoir observer les fréquences à 30Hz, il faut que la fenêtre temporelle que tu choisis soit au minimum de 1/30*1000 = 33ms.
Ce n’est pas complétement faux, mais pas complétement juste parce que ça dépend aussi du type de fenêtrage FFT/type de filtre qui est utilisé. Par défaut, c'est le Tukey 0.25, mais tu as aussi le Hanning, Hamming , Blackman, Flat Top, etc. Et le but de ces filtres c’est de faire une transition adoucie, ce qui veux dire que l'on devrait aussi retirer ce temps de transition de la longueur totale de la fenêtre. Donc dans la pratique, pour un caisson, si tu ne veut rien louper dans les fréquences les plus basses, c'est au mini 80/90ms qu'il faudra utiliser (et + encore si tu utilises du hanning, hamming, blackmann). En dessous de ces valeurs, tu commenceras à créer des erreurs (fréquences les plus basses). Pour mieux comprendre ça, il faut s'intéresser aux techniques des analyseurs FFT.
C'est la que ça devient intéressant: quand tu fais un calage pour une teuf normalement tu fais ça en champ libre, sans obstacle et avec une acoustique qui ne génère normalement pas de coloration. Hors dans le monde du home studio ils ont un problème beaucoup plus chiant, ils sont en intérieur, cela veut dire que même avec des enceintes de monitoring à 4000balles qui dans des conditions de labo de tests donnent une réponse monstrueusement plate, il n'en demeure pas moins que si tu les colles contre un mur ca va bousiller la fréquence en fréquence: ainsi il faut faire 2 choses.
1) Trouver l'endroit dans la pièce qui induit le moins de coloration (pas contre le mur idéalement lol)
2) Débuter un calage avec eq spécifique pour l'endroit de la pièce que tu auras choisis.
Ca ne suffit pas: autant tu peux essayer de minimiser un tant soit peu les problèmes par le placement de enceintes, autant tu ne peux pas corriger les défauts de la pièce. Et si tu veux éviter les réflexions sur le mur arrière, une seule solution: encastrer les enceintes dans le mur: c’est ce que font les gros studios pour leurs écoutes principales. Et ne jamais oublier que si tu fais une correction sur une seule mesure dans la pièce, ta correction n'est valable que pour ce point précis, parce que partout ailleurs, tu auras des trous et des bosses dans ta réponse en fréquences. La solution ultime est encore de traiter la salle, et/ou à défaut de faire des mesures multipoints, puis faire une moyenne des mesures pour éviter qu'à un endroit de la pièce ça soit bon et un autre vraiment mauvais.Avec le multipoints, ça sera plus uniforme (sans être jamais parfait si pièce non traitée).
Or en studio si aucune correction n'est appliquée ça peut ressembler à ça (un truc avec pleins de trous):
Bon là dans l'image que tu as posté, le raccord bass/top est vraiment mauvais, il y a plusieurs périodes de décalage au raccord acoustique à environ 160Hz (le raccord électrique étant possiblement aux alentours de 100Hz suivant le type de calage), qui plus est le décalage temporel se fait de la manière la plus brutale qui soit, ce qui sera d'autant plus audible. On voit aussi une trainée importante à 70Hz, ce qui ne présage rien de bon.
Du coup quand pour une fréquence donnée tu fais la somme sur une fenêtre de X ms, tu obtiens une moyenne d'éléments, certains d'une intensité sonore très forte et d'autres très faible, bref il y a une perte d'information. Cette sommation correspond à une réduction de dimension de l'axe temporel pour passer sur sa version moyennée.
Je ne comprend pas tout ce que tu veux dire, mais en tous cas, ce n'est pas clair.
C'est d'ailleurs marrant de voir que l'on peut comprendre (comme Marc y faisait allusion) la géométrie d'une pièce. Par exemple si tu as tes enceintes posées sur un Bureau, tu observeras probablement un autre gros pic bien distinguable sur l'impulse. Si ce dernier est à 1m de tes enceintes, tu l'observeras 2.94ms après le premier pic car le son se propage en fonction des conditions atmosphériques à environ 340 mètres/s. (C'est marrant de faire l'expérience).
L'impulse permet effectivement de repérer des réflexions sur un mur, sol, plafonds
J'aime bien le voir de la manière suivante: le group delay est la -dérivée de la phase pour un certain interval de fréquence. C'est à dire que si la phase a un pente constante en fonction des fréquences, alors le gd est constant.
Ce n'est pas la meilleure explication qui soit: encore une fois il faut voir la phase comme la manière de représenter le GD, mais le délai est alors représenté en périodes sur tranches de 360° lorsque la phase est repliée. Non dépliée, la phase peut prendre n'importe quelle valeur au delà des +/-180°.
La phase est plus facile à interpréter que le GD parce que un un GD de 40ms sur peut ne pas être un problème si il est de 40ms à 30Hz, alors qu'il sera un problème si il est de 10ms sur une fréquence bas médium, ce qui devient contre intuitif pour le novice. La phase est alors plus parlante parce qu'on peut comparer en périodes transformées en degrés. C’est juste que le point de référence temporel doit bien être sélectionné si on veut que ce soit parlant. D'autre part, il faut aussi tenir compte de l'oreille qui est bien plus sensible aux déphasages dans des fréquences médiums que extrême aigu ou bas grave.
Du peu d'expérience que j'en ai, un groupe delay = 0ms constant c'est physiquement impossible à obtenir, mais c'est pas très grave.
Là encore, pour le GD si tu mesures avec un micro à plusieurs mètres, il faut à minima retrancher la distance micro/enceintes et dans sa gamme de fréquences reproduites (ça na aucun sens de s’inquiéter du group delay d'un caisson à 500Hz, si le caisson, est raccordé à 100Hz. A 500Hz, le filtre aura largement atténué cette fréquence devenue inaudible. Donc plutôt de s'inquiéter de la valeur affichée du GD, c’est avant tout sa linéarité qui compte.
Ce qui est beaucoup plus chiant c'est que ton groupe delay varie beaucoup même si c'est de quelques ms, à l'inverse un GD constant mais avec quelques ms de plus que s'il variait en permanence ça l'est moins. Pourquoi ? Parce qu'une variation de la pente de la phase, ça correspond à un phémomène de non linéarité (c'est pas une droite la pente quoi) et ça tes oreilles l'entendent.
Pas trop compréhensible ce que tu as écris. Néanmoins: la phase dépend toujours d'un point de référence temporel, ce qui veut dire qu'avec le avec le bon point de référence temporel une phase peut être plate, mais cette même phase avec le mauvais point de référence présentera une multitude de repliements, ce qui faussera ton interprétation de la courbe phase.
Cependant: plus on monte en fréquences, plus le GD doit être bas pour une même limite de déviation de phase (c'est juste normale convenu des longueurs d'ondes), le GD est peu significatif sur 30-60Hz.
C'est pas qu'un problème d'être bas: si tu fais une mesure à 10 mètres du système, ton point le plus bas du GD ne pourra jamais être bien plus bas que 30ms, et à 100m un peu moins de 300ms, parce que la distance micro s'ajoute à la mesure.. Est ce pour autant le systéme peut être déclaré mauvais parce qu'il ne s'approche pas des 0 ms? Non parce que tu n'as pas retranché le délai excédentaire lié à la mesure. Et ne pas oublier que dans les cas des pavillons, il y a aussi la longueur du pavillon qui vient s'ajouter (sans compter les retards liés à l'électro-acoustique du couple HP+caisson).
A quoi sert le dernier outil ? En général à chaque fois que j'applique une modif de traitement de son eq/phase vu que cela a un effet sur l'impulse je refais une mesure directement pour observer le changement. Si je comprends bien ça permet de permettre de bosser sur les corrections même si on ne dispose pas du matos sous la main pour pouvoir faire des mesures ?
Si tu n'utilises pas rephase, mais tu pratiques juste un convolution basée sur l'impulse mesurée de ton système, tout ce que tu fais c’est rajouter les mêmes défauts à ton système, autrement dit tu amplifies x2 les problèmes: si tu avais un trou dans la réponse de 3dB, tu auras maintenant 6dB, et si la phase déviait de 45° à un endroit, elle déviera maintenant de 90°. Rephase va donc te permettre de faire une courbe inverse de réponse et de phase de ton système, et ainsi générer un nouvel impulse qui servira dans la convolution destinée à corriger ton système. Rephase est donc un outil capital.